Halte au chantage!

Publié le par kafka1

Poing sur les "I" de Jamal Berraoui

Ce qui s'est passé à la cité universitaire à Rabat n'est pas anodin. Des étudiants sahraouis ont saccagé les locaux pour protester contre le décès d'un des leurs dans un fait divers. On avait déjà connu des évènements semblables à Agadir après un accident de la circulation. Ce comportement violent n'est pas génétique, il exprime surtout un contexte chez les étudiants sahraouis. Il faut savoir que ceux-ci ne sont pas logés à la même enseigne que leurs camarades de classe. On peut accepter les avantages matériels qui leur concédés au nom de l'éloignement et de l'absence d'université au Sahara. Mais comment expliquer qu'ils se réservent un pavillon au sein de la cité universitaire? Le tribalisme à bon dos. A force de céder à toutes les demandes, les responsables ont convaincu cette catégorie qu'elle est au dessus des autres citoyens. Les émeutiers d'octobre 1999, déjà, avaient remis un cahier des revendicatif au wali de l'époque, M. Saâdaoui. Ils réclamaient des cartes de la promotion nationale en plus de la bourse, mais aussi qu'on leur délivre le diplôme de la licence au bout de deux ans au lieu de quatre. Le document doit exister aux archives du ministère de l'Intérieur. Nous ne sommes pas sortis de cette culture du chantage permanent. Au Sahara, c'est l'ensemble de la population qui revendique une rente et non l'abolition de ces privilèges indus.

Politiquement, c'est une véritable plaie. Au point qu'aujourd'hui, certains réclament que les détenus des émeutes du camp d'Ikdim soient relâchés. Le pire, c'est que les rumeurs laissent entendre que cette revendication sera satisfaite. Or, il s'agit d'accusés de meurtres, de pillages, d'incendies volontaires, de faits graves touchant à la sécurité des biens et des personnes. Nous savons tous que les personnes visées, dont les commerces ont été saccagés, venaient du nord du Maroc et qu'il y avait donc une charge raciste dans ces évènements. Parce que l'heure est à l'apaisement, on voudrait absoudre ces faits avant même que la justice ne statue dessus. Cela constituerait une erreur politique en donnant a posteriori quelques aspects de vérité à la version du Polisario une faute morale vis-à-vis des familles des membres des forces de l'ordre assassinés, et, enfin, u n fait du prince très éloigné des perspectives de réforme attendues. Il faut rompre avec la gestion dite de la spécificité sahraouie. L'Etat de droit s'impose à tous. Le contexte international, les manœuvres du Polisario à l'ONU ne justifient pas ces reculades permanentes. Bien au contraire, la réponse idoine est dans l'application des lois, de la manière la plus stricte possible. Si elles sont mauvaises ou obsolètes, il faut les changer. Oublier ces règles, c'est s'exposer éternellement au chantage à l'appartenance.

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