L'USFP vers la liquidation politique?

Publié le par kafka1

N'ayant plus d'identité propre, ni de leadership réel, l'USFP n'arrive pas à se situer politiquement. Est-ce la fin du Tihad?
Par Jamal Berraoui

Les socialistes marocains ne savent plus où ils habitent. Le Lundi, ils parlent d'union de la gauche, le lendemain, ils affichent leur fidélité à la Koutla démocratique avant de s'allier au PJD et d'envisager une alliance avec le RNI et le PAM. Le Bureau politique est impotent, il se laisse emporter par des évènements. Sans ligne politique claire, ses membres n'arrivent pas à s'entendre sur quoi que ce soit de consistant et encore moins à doter les militants de positions claires.
A l'origine de cette situation, il y a l'incapacité du parti à évaluer de manière courageuse, les positions et actions passées. Depuis 2007, les bases revendiquent un inventaire auquel la direction n'a pas pu répondre que par des déviations d'appareils. Le départ de Mohammed El Yazghi, puis les déchirements du congrès, n'étaient que les symptômes d'un mal plus profond: une crise identitaire qui risque de plonger le parti de Bouabid dans un coma profond.
Aujourd'hui, le bureau politique n'a pas la même lecture de la situation politique. Achaari et Abdelhadi Khairat sont ouvertement en dissidence. D'autres sont sincèrement désorientés et n'arrivent pas à se forger une opinion, ce qui est antinomique avec la fonction de dirigeant.

Éclatement en vue
Parce qu'elle n'a pas réglé les questions identitaires, la direction implose. Ce fut d'abord la question du retarit du gouvenrnement qui occupa le bureau politique pendant des mois, avant que celui-ci ne décide de laisser le temps au temps. L'ailliance avce le PJD, matérialisée lors de municipales, créa d'autres clivages. Elle n'a jamais été discutée par les instances du parti et d'ailleurs ses propres promoteurs, la présentent parfois comme une alliance stratégique, et souvent, comme un coup conjoncturel. L'alliance RNI-PAM-USFP fait encore plus de mal. Ce qui reste des militants de base, ne voient aucune justification à ce virage historique qui verrait le Tihad s'allier avec ce qu'il appeler naguère, les partis de l'Administaration.
Le drame c'est qu'il n'y a aucun vrai débat sur la nature de la période historique, les tâches et enfin les alliances possibles. Le refus de s'engager dans une alliance à gauche est justifié par la faiblesse des partenaires. La Koutla est-elle finie? Nul ne veut y répondre, et enfin, la direction ne juga pas nécessaire d'expliquer le pourquoi et le comment d'un éventuel changement d'alliances. Ce flou très  peu artistique, démobilise l'ensemble de l'organistation. Pour preuve, cela fai des mois que la jeunesse Tihadiya est gelée sans que cela intéresse qui que ce soit. Les électeurs de gauche, ceux qui n'ont pas décroché jusqu'ici, risquent de sanctionner gravament ces déviances. La démocratie marocaine a besoin d'un parti social-démocrate fort, ancré à gauche, moderniste. L'USFP n'est rien de tout cela, ce qui ouvre un boulevard à une extrême gauche populiste qui peur récupérer les déçus du socialisme frelaté. Peut-on prendre ce risque?

Publié dans Politique

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